A) Le médicament

 

Le premier facteur d’influence de l’effet placebo est évidemment le médicament lui-même: Consistance, apparence, goût… Ainsi, plusieurs caractéristiques viennent influencer l’efficacité d’un placebo :

  • D’abord, le simple nom du placebo peut influencer son efficacité. Un placebo présenté comme étant de la morphine soulage davantage la douleur qu’un placebo présenté comme de l’aspirine. De nos jours, les laboratoires ont bien compris l’importance du vocable et l’exploitent de même, par des procédés parfois étonnants. Au moyen-âge, on priait les saints selon des calembours parfois douteux (par exemple, prier Sainte-Claire quand on est aveugle, ou Saint-Ignace (Tignasse…) pour les cheveux). Le principe est conservé aujourd’hui, la majorité des médicaments ayant un rapport direct, dans leur nom, avec la pathologie qu’ils sont censé soigner. Par exemple, l’Ananxyl® ou l’Antalvic® jouent sur l’évocation de suppression (anxiété et douleur, respectivement). D’autres médicaments possèdent un nom plus approprié pour évoquer le but recherché, on pourrait deviner leur effet rien qu’à l’observation de leur sonorité : le Serestat (serein et stable) est un stabilisateur d’humeur, le Pondéral® est prescrit pour des problèmes de poids, le Dynabolon® contre l’asthénie et la fatigue, ou encore l’Urbanyl® contre l’anxiété.
  • A) Le médicament imagesCA2I7NLJ-150x150Le choix de la couleur d’un médicament n’est pas non plus anodin, la majorité des antidépresseurs et anxiolytiques ont la couleur bleu ciel des belles journées, calme et tranquilles. Les anxiolytiques d’autres couleurs ne semblent pas avoir d’effets aussi significatifs que les comprimés bleu ciel. Schiapira montrait par exemple, que des comprimés de lactose colorés en rose rouge entraînaient un effet psychostimulant alors que, colorés en bleu, ils provoquaient un effet sédatif chez des étudiants qui, croyant prendre des substances psychostimulantes ou sédatives, recevaient en fait le placebo de lactose. Et il en va de même pour chaque type de pathologie : tandis que les comprimés jaunes (ou sirops) évoquent le foie, les troubles herpétiques, la bile, les médicaments vert évoquent la nature, l’écologie, la non-pollution de l’organisme. Le jaune, l’orange, le rose et le rouge vif sont les couleurs préférées des stimulants ; quant aux noirs et marrons, ils se prêtent bien à toute sorte de laxatifs. Un œil sur la couleur du médicament et son nom peut donc donner une idée de ce à quoi il sert.
  • Le goût est une composante fondamentale du médicament : tandis que les sirops sucrés raviront les enfants, il arrive que certains médicaments soient volontairement mauvais et car l’efficacité du placebo serait proportionnelle au goût amer du médicament.
  • La taille du comprimé joue aussi son rôle. Certains pensent que les gros comprimés sont mieux (il y a plus de principe actif), mais sont ravis de penser qu’un comprimé petit témoigne d’une grande concentration.

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    La taille est aussi un acteur de l’effet placebo

     

  • Le prix du médicamentest également un facteur déterminant, comme en témoigne l’effet de frein qu’il donne à l’utilisation des médicaments génériques. Tout se paie : consultation et traitement. Dans l’inconscient de beaucoup de personnes, un médicament qui ne coûte rien ne vaut rien. Cette constatation est d’autant plus solide qu’elle est observable sur la comparaison de deux placebo (et non deux médicaments!), comme l’indiquait l’auteur lors d’un article sur les recherches improbables. Un placebo cher est effectivement plus efficace qu’un placebo peu onéreux : 85% des bénévoles du groupe ayant avalé une pilule à 2,50 dollars notent une réduction de la douleur causée par des décharges électriques, contre seulement 61% pour ceux ayant pris la même pilule présentée en promotion.

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    Plus c’est cher, plus ça marche !
  • Mais aussi la nouveauté du médicament : la plupart des génériques sont vieux de 20 à 30 ans. Les industries pharmaceutiques continuent à entretenir l’idée de progrès continu dont découle la croyance selon laquelle fournir des médicaments vieux serait médicalement indigne. Cette idée est partagée par de nombreux patients, qui voient en la nouveauté d’un médicament, un gage d’une meilleure prise en charge ou d’un meilleur effet.
  • , en effet, une étude a montré que les capsules placebos sont plus efficaces que les comprimés placebos. Et d’autres que les injections placebos sont plus efficaces que les pilules placebos. L’ampleur de l’effet placebo semble donc s’accroître à mesure que l’intervention thérapeutique devient davantage invasive. 

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    Gélule, cachet, piqure ? Quel est le traitement le mieux adapté ?

  • La dose ou le nombre de prises joue également sur l’effet placebo. Des auteurs ont par exemple constaté que l’augmentation de la dose de placebo s’accompagnait d’une fréquence plus élevée d’effets indésirables (comme des troubles digestifs, de la somnolence et des vertiges) lorsque l’administration se poursuivait pendant plusieurs jours.

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    Une posologie trop importante augmente les effets indésirables !
  • Enfin, la disponibilité du médicament est aussi un facteur: lorsqu’un médicament devient disponible sans ordonnance, il perd de son efficacité !

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